Non à l'eau empoisonnée
Les promoteurs de Centres de Stockage de Déchets Ultimes (CSDU) ou Centre de Stockage de Déchets Urbains, vulgairement appelés décharges, mettent en avant « la sécurité de ces installations » assurée par des membranes plastique imperméabilisantes et des couches d’une argile (la bentonite). Ces membranes et ces argiles sont coûteuses et trop minces à notre goût : nous manquons de recul pour savoir si avec leur vieillissement, ces couches réputées imperméables, sous l’action corrosive des lixiviats, ne laisseront pas fui dans le sol ces jus de décharge immondes. Autrement dit, un CSDU fait planer une menace potentielle sur les eaux souterraines situées sous ces décharges ! Qui nous garantira que les ressources en eau en voie de raréfaction dans notre région et dans notre département ne seront pas à terme atteintes ?
Une auditrice de France-Bleue Hérault, interpellant hier lundi 6 septembre Monsieur Geroges Frèche, Président de la région et de Montpellier-Agglo, posait une question sur la « nappe d’eau située sous la Gardiole » en rapport avec les eaux usées et les lixiviats du CSDU SITA de Fabrègues. La réponse « pour rassurer » de Monsieur Frèche est que « l’eau, il y en aura bientôt à foison qui viendra du Rhöne, on n’aura pas besoin de la nappe phréatique … ». On en reste sans voix ou avec envie de faire boire de force son eau à ce monsieur. Tout le monde sait que le Rhône véhicule de nombreuses pollutions invisibles, dont celle par les PCB qu’il faudra bien épurer. Alors, il ne faut pas s’inquièter, « ce qui ira à Fabrègues ce sont des matières traitées qui ne présentent strictement aucun danger. Et cela n’a rien à voir avec la nappe de la Gardiole qui sera protégée » !
Quand on sait comment fonctionne la super usine de méthanisation prévue pour traiter 175.000 tonnes/an de déchets non-triès et pour en rejeter 135.000 tonnes/an en décharge, quand on lit ce qu’ont écrit les édiles de Guzargues dans leur revue sur la décharge de Castries, on croit avoir mal entendu ! Comment M. Frèche a-t-il pu se trahir dans son discours en répondant d’abord sur le fait qu’il allait amener l’eau du Rhône en remplacement de nos eaux souterraines menacées puis se reprendre en assurant que la décharge SITA ne menacerait pas la nappe souterraine de la Gardiole ?
Un écologiste averti ne se laissera pas prendre à ce discours lénifiant d’un politicien madré et rompu à tous les exercices de communication.